Spéculation, inégalités : les mirages de l’intelligence artificielle


Alternatives Economiques, 1er septembre 2023

Théorie de la régulation et des crises. Economie politique des capitalismes


Parution de la tradution en Chinois du Manuel Economie politique des capitalismes, La Découverte Paris,2015 Cnina Economic publishing house 2023.

Le capitalisme de plateforme : une analyse socio-économique


Socio-Economic Review , 2021.

Résumé

L’émergence de plates-formes multinationales organisant l’interaction d’une multiplicité d’entreprises et de consommateurs est analysée par l’approche de la théorie de la régulation. La chute de Yahoo! puis l’essor de Google, Amazon, Facebook, Apple et Wikipédia donnent une impulsion sans précédent à la construction de nouvel écosystème porté par un flux constant d’innovations sur l’information. Peut-elle définir une nouvelle configuration dans l’histoire des capitalismes ? Contre l’hypothèse d’un déterminisme technologique, différents types de plateformes peuvent coexister et dessiner des reconfigurations contrastées du monde moderne : un capitalisme de plateformes de marché aux USA, une société de contrôle panoptique en Chine, alors qu’idéalement l’Union européenne vise à convertir l’information en un Commun mondial, surveillé par les citoyens.

 

How Scientific Breakthroughs and Social Innovations Shape the Evolution of the Healthcare Sector


In Lechevalier Sébastien editor, Innovation Beyond Technology: Science for Society and Interdisciplinary Approaches is available on and will be perpetually maintained on SpringerLink, 2019, Springer, p. 89-120.

Abstract:

The chapter argues that the conventional scientific determinism does explain the long term evolution of health care systems. First the illness and the medical knowledge and techniques are socially constructed and historically determined .Second the methods for financing and organizing care shape the intensity and direction of medical breakthroughs. Third scientific advances generally do not reduce the medical costs because the new therapies diffuse and more complex diseases challenge medical expertise.   It is thus important to replace a static equilibrium-based approach with an evolutionary and institutionalized vision that takes into account   the two sided causalities between social innovations and the invention and diffusion of new therapies. The performance of the health care sector cannot be measured by usual productivity indexes since so many factors determine the life expectancy in good health of the population .A large diffusion of education exerts positive spill overs upon the prevention of diseases and the preservation of health. This calls for a society wide approach to health as a component of a genuine to, “anthropogenic” mode of development. Clear social innovations are required for this mode to prosper and not only purely medical breakthroughs.

How globalisation has enhanced the diversity of capitalisms


Presentation Powerpoint, prepared for the Conference  “Current challenges and the future of monetary systems, central banking and financial architecture in Europe and Russia”

 RUDN, Moscow, 15 April 2019

Les défis actuels sont bien plus complexes que ceux des années trente.


Interview pour IddriTV

Une interview de Robert Boyer, chercheur à l’Institut des Amériques, réalisée dans le cadre de la conférence « Une société innovante pour le XXIe siècle » organisée par l’Iddri les 12 et 13 juillet 2013 (iddri.org/Evenements/Conferences-internationales/Une-societe-innovante-pour-le-XXIe-siecle). Robert Boyer rappelle dans cet entretien que contrairement à la crise des années trente, les problèmes à résoudre sont différents. Il en identifie cinq principaux : l’épuisement du partage des gains de productivité (sur lequel nous vivons) ; l’effet négatif de l’environnement sur les modes de vie pour la première fois (exemple de la pollution) ; si les profits vont bien et que la production s’étend, le bien être ne suit pas ; la montée des inégalités ; les effets défavorables des crises financières notamment sur la consommation. Le modèle composite vers lequel nous nous dirigeons doit ainsi résoudre la cohésion sociale, discipliner les marchés financiers, prendre en compte l’environnement dans des mouvements qui combinent à la fois l’innovation au niveau local et la synchronisation par l’État. Il s’agit selon Robert Boyer d’une transition sur une, deux, trois décennies, pour laquelle il faut se donner les moyens. Il revient notamment sur les indicateurs de bonheur ou satisfaction des besoins sociaux, qui sont encore trop peu présents et rendent la transition difficile. Il indique que si la révolution intellectuelle a eu lieu quant à ces indicateurs citant la Commission Stiglitz et Fitoussi), la pratique n’a pas encore suivie. « Nous vivons avec les anciens indicateurs pour piloter une transition avec de nouveaux indicateurs de prospérité ». Robert Boyer recommande de conjuguer deux approches pour mesurer ces nouveaux indicateurs : la réalisation d’enquêtes (indicateur subjectif) associée à des indicateurs objectifs (accès à l’éducation ou à la santé, mortalité infantile, etc)

Économie politique des capitalismes. Théorie de la régulation et des crises


Grand Repère Manuel, La Découverte, Paris, Octobre 2015

Pourquoi le régime de croissance des trente glorieuses s’est-il enrayé ? Comment expliquer que les innovations financières aient d’abord accéléré la croissance avant de déboucher sur une crise majeure ? L’euro, supposé unifier le vieux continent, ne creuse-t-il pas une fracture Nord-Sud ?
La théorie de la régulation répond à ces questions. Lors de sa création, dans les années 1970, elle a emprunté à Marx l’analyse de la dynamique du capitalisme, à l’école des Annales la nécessité d’une mise en perspective historique longue, aux post-keynésiens les outils de la macroéconomie. Depuis, elle n’a pas cessé de retravailler ses concepts, ses méthodes, et d’étendre son champ d’application. Aujourd’hui, sous l’hypothèse fondatrice du rôle déterminant des institutions et de leur architecture, elle est une économie politique qui explique les régimes de croissance stabilisée et leurs crises, avec une attention particulière à l’articulation de l’économique et du politique.
Cet ouvrage expose les notions centrales de la théorie de la régulation en les situant par rapport aux théories orthodoxes, mais aussi aux différentes alternatives hétérodoxes. Ce manuel d’économie politique, sans équivalent, synthétise plusieurs décennies de travaux d’un réseau international de chercheurs.

Quel serait pour vous le progrès dans 10 ans ?


Esprit Public,11 décembre 2014 Video

Ecoutez le point de vue de Najat Vallaud-Belkacem, Thierry Mandon, Pascal /Saint-Amans, Karine Berger, Pierre-Alain Muet, Frédéric Bardeau, Valérie Rabault, Pascal Canfin, Corine Pelluchon, Robert Boyer et Bruno Patino/

What innovations for the next development modes?


25112013IPCCASBoyerWhatInnovations (16.4 MiB)

Seminar at Institute of Policy and Management- Chinese Academic of Science, Beijing (Chine), November 25th, 2013

Industrie compétitive en France et dans le monde (une)


 » Compte tenu de l’actualité des discussions sur le devenir industriel de la France , il peut être éclairant de faire retour sur un article datant de 1982. Il diagnostiquait la plupart des faiblesses structurelles qui se sont manifestées depuis lors par une désindustrialisation marquée en dépit de diverses tentatives de  politique industrielle et ou d’innovation alternatives. Quelles leçons tirer de cet écart entre diagnostic et capacité  de la politique économique à infléchir une trajectoire nationale peu favorable ?   »

  • Commentaires d’une présentation de Xavier Ragot intitulée « La France a-t-elle un modèle productif? », séminaire du 24 octobre 2013 Centre Cournot pour la recherche en économie, Paris.
  • Ecrit en collaboration avec Michel Aglietta, Publié dans Une politique industrielle pour la France, La documentation Française, Paris 1982, p. 307-348.
  • Actes des journées de travail des 15 et 16 Novembre 1982 : Une politique industrielle pour la France.(En collaboration avec Michel Aglietta)
  • Pôles de compétitivité, stratégie industrielle et politique économique Couverture Orange CEPREMAP‑CEPII n° 8223, Décembre 1982, 58 p.

Résumé –

Ce travail esquisse une représentation des relations croisées entre situation vis à vis des échanges extérieurs, orientation générale de la politique industrielle et effets sur l’industrie de la politique sociale, économique et financière. Après avoir défini un pôle de compétitivité par les multiples effets d’entraînement qu’il exerce dans l’ensemble du système productif, on montre que les difficultés actuel­les de rééquilibre du commerce extérieur français tiennent pour une large part au faible nombre et à la fragilité de ces pôles. De fait la compétitivité globale dépend de façon cruciale de l’ensemble des formes d’organisation propres à chaque pays, qu’elles concernent les relations professionnelles du travail, les relations entre grande industrie et sous‑traitance, le pouvoir d’impulsion de l’Etat sur l’innovation technique et industrielle, la qualité de la formation générale et professionnelle et celle de ses liens avec l’industrie. C’est précisément dans ces divers domaines que le papier suggère des axes stratégiques pour une politique industrielle tenant compte de la gravité de la présente crise. On insiste ainsi tour à tour sur le rôle fondamental de la compétitivité acquise par une suprématie concer­nant la qualité, l’importance de la diffusion des nouvelles technologies à l’ensemble des branches, l’intérêt de relations directes entre utilisateurs et producteurs. Selon la problématique développée, la gestion de la contrainte extérieure devrait être pragmatique et diffé­renciée car orientée par rapport à l’objectif essentiel de constitution à terme de nouveaux pôles de compétitivité. On examine enfin les risques de conflit de cette politique industrielle avec la politique macroécono­mique. On souligne ainsi les possibilités d’antagonisme entre compétiti­vité et emploi ‑tout au moins à moyen terme‑, entre politique de désin­flation et transfert d’une partie significative du revenu en direction de l’industrie. On montre enfin les effets défavorables sur l’industrie d’une politique de change inadéquate et on plaide en faveur d’une meilleure articulation entre politique industrielle et gestion straté­gique du change. Le travail insiste en conclusion sur la nécessité de définir de nouvelles règles du jeu et de construire progressivement de nouvelles formes d’organisation. L’innovation économique et sociale plus encore que technologique est sans doute au cœur des années quatre-vingt.

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