Entretien avec Grégoire Normand, La Tribune, N°7117, 27 mars 2021.
En collaboration avec François-Michel Le Tourneau, IdeAs [En ligne], 17 | 2021, mis en ligne le 01 mars 2021.
Participation au Blog d’Alternatives Economiques, le 8 janvier 2021.
Revista de Economía y Estadística de la Universidad Nacional de Córdoba (Argentine), sobre problemas estructurales del desarrollo y la innovación, Vol. 58, Núm. 1 (2020), p. 11-58.
Préface à l’ouvrage Les trente glorieuses au Canada, Gérard Boismenu, Del Busso Éditeur, Novembre 2020.
Les Trente Glorieuses?: c’est l’expression consacrée pour désigner la période qui va de la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’au «choc pétrolier» de 1973. Ce sont des années de forte croissance économique pour l’ensemble des pays dits développés, notamment pour les pays dévastés par la guerre, comme la France, l’Allemagne, l’Italie, ou le Japon, mais aussi pour les États-Unis et le Canada. C’est d’abord au sujet de la France qu’on a utilisé l’expression pour mettre en évidence des phénomènes de grands changements, pas seulement économiques, mais aussi sociaux, démographiques et culturels. La situation au Québec et dans l’ensemble du Canada s’inscrit dans le même mouvement, mais bien sûr avec des particularités, qui font aussi ressortir les côtés moins «glorieux» de l’époque.
Entretien par Antoine Reverchon, Le Monde, Idées, samedi 3 octobre 2020, p. 28-29
L’Histoire , n° 475, Septembre 2020.
Pour Robert Boyer, nous ne vivons pas la répétition d’une grande crise du capitalisme comme en 1929, mais une mise à l’épreuve de la capacité des États à répondre à la demande de sécurité sanitaire, économique, et finalement écologique, des citoyens.
L’Histoire : En quoi la crise que nous vivons aujourd’hui se distingue-t-elle des crises du passé ?
Robert Boyer : La grande nouveauté, c’est que la situation actuelle n’est pas le produit des mécanismes internes au capitalisme comme ce fut le cas en 1929, 1973 ou 2008. En 1929, la crise surgit des contradictions d’un régime d’accumulation caractérisé par une production de masse sans consommation de masse. D’où une chute abyssale de la production, avec déflation et paupérisation de la population. En 1973, c’est le modèle fordiste, fondé sur la conjonction d’une production de masse et d’une consommation de masse, qui s’enraye : à partir de 1967, les États-Unis sont touchés par une accélération de l’inflation, une stagnation de la productivité et, par contrecoup, une tension sur les salaires et un décrochage du statut du dollar. Contrairement à 1929, la demande est bien présente, mais c’est la production qui n’arrive pas à suivre. Le …