Entendez-vous l’éco ? Poscats France culture, 9 février 2024, Présentation de l’ouvrage « Théorie de la régulation. Un nouvel état des savoirs » avec Robert Boyer, interview d’Aliette Hovine
À rebours de la théorie néoclassique, les régulationnistes considèrent que le marché n’est pas une entité qui s’auto-régule, mais une construction sociale dont l’équilibre dépend de plusieurs institutions. Cette théorie, qui a émergé en France dans les années 1970, étend aujourd’hui ses analyses à de nouveaux secteurs, et s’enrichit de considérations telles que le genre et l’écologie.
Pour en parler, nous recevons Robert Boyer, qui coordonne l’ouvrage Théorie de la régulation. Un nouvel état des savoirs paru en septembre dernier aux éditions Dunod : « Comment se fait-il qu’on ait négligé pendant trente ans les avertissements des écologistes ? Vous voyez pourquoi ce livre existe : parce qu’il faut remettre en chantier l’analyse à la lumière de ce que nous avons découvert« .
Parution de la tradution en Chinois du Manuel Economie politique des capitalismes, La Découverte Paris,2015 Cnina Economic publishing house 2023.
Postface à l’ouvrage Penser la longue durée. Contribution à une histoire de la mondialisation, Editions La Découverte, Avril 2018, p. 237-306
Interview pour IddriTV
Une interview de Robert Boyer, chercheur à l’Institut des Amériques, réalisée dans le cadre de la conférence « Une société innovante pour le XXIe siècle » organisée par l’Iddri les 12 et 13 juillet 2013 (iddri.org/Evenements/Conferences-internationales/Une-societe-innovante-pour-le-XXIe-siecle). Robert Boyer rappelle dans cet entretien que contrairement à la crise des années trente, les problèmes à résoudre sont différents. Il en identifie cinq principaux : l’épuisement du partage des gains de productivité (sur lequel nous vivons) ; l’effet négatif de l’environnement sur les modes de vie pour la première fois (exemple de la pollution) ; si les profits vont bien et que la production s’étend, le bien être ne suit pas ; la montée des inégalités ; les effets défavorables des crises financières notamment sur la consommation. Le modèle composite vers lequel nous nous dirigeons doit ainsi résoudre la cohésion sociale, discipliner les marchés financiers, prendre en compte l’environnement dans des mouvements qui combinent à la fois l’innovation au niveau local et la synchronisation par l’État. Il s’agit selon Robert Boyer d’une transition sur une, deux, trois décennies, pour laquelle il faut se donner les moyens. Il revient notamment sur les indicateurs de bonheur ou satisfaction des besoins sociaux, qui sont encore trop peu présents et rendent la transition difficile. Il indique que si la révolution intellectuelle a eu lieu quant à ces indicateurs citant la Commission Stiglitz et Fitoussi), la pratique n’a pas encore suivie. « Nous vivons avec les anciens indicateurs pour piloter une transition avec de nouveaux indicateurs de prospérité ». Robert Boyer recommande de conjuguer deux approches pour mesurer ces nouveaux indicateurs : la réalisation d’enquêtes (indicateur subjectif) associée à des indicateurs objectifs (accès à l’éducation ou à la santé, mortalité infantile, etc)
France Culture Les Carnets de l’économie, émission animée par Dominique Rousset à 17 h 55.
Le 14 décembre 2016 (1/4) – Régimes de croissance et crises périodiques
Le 15 décembre 2016 (2/4) – Ce que n’est pas la Théorie de la Régulation
Le 16 décembre 2016 (3/4) – Diversité des capitalismes
Le 17 décembre 2016 –
Review of Political Economy, January 2016, Vol 28 (1), p. 1-22.
Grand Repère Manuel, La Découverte, Paris, Octobre 2015
Pourquoi le régime de croissance des trente glorieuses s’est-il enrayé ? Comment expliquer que les innovations financières aient d’abord accéléré la croissance avant de déboucher sur une crise majeure ? L’euro, supposé unifier le vieux continent, ne creuse-t-il pas une fracture Nord-Sud ?
La théorie de la régulation répond à ces questions. Lors de sa création, dans les années 1970, elle a emprunté à Marx l’analyse de la dynamique du capitalisme, à l’école des Annales la nécessité d’une mise en perspective historique longue, aux post-keynésiens les outils de la macroéconomie. Depuis, elle n’a pas cessé de retravailler ses concepts, ses méthodes, et d’étendre son champ d’application. Aujourd’hui, sous l’hypothèse fondatrice du rôle déterminant des institutions et de leur architecture, elle est une économie politique qui explique les régimes de croissance stabilisée et leurs crises, avec une attention particulière à l’articulation de l’économique et du politique.
Cet ouvrage expose les notions centrales de la théorie de la régulation en les situant par rapport aux théories orthodoxes, mais aussi aux différentes alternatives hétérodoxes. Ce manuel d’économie politique, sans équivalent, synthétise plusieurs décennies de travaux d’un réseau international de chercheurs.