Entretien avec Robert Boyer et Jean-Marc Daniel, Alternatives Economiques, Les dossiers : Marx l’incontournable, p. 79.
in Des sciences sociales à LA science sociale. Fondements anti-utilitaristes, Sous la direction de Alain Caillé, Philippe Chanial, Stéphane Dufoix et Frédéric Vandenberghe, 2018, Editions le bord de l’eau, Chap. III, p. 65-81
Au moment où la querelle fait rage entre les sociologues en France, comme il y a un an entre les économistes, il est urgent de rappeler que le mot « sociologie » a longtemps servi à désigner la science sociale en général (économie et philosophie politiques incluses, aussi bien que l’anthropologie, l’histoire ou la géographie) et qu’elle est une chose trop importante pour la confier aux seuls sociologues. Elle est l’affaire de tous les social scientists. À côté des sciences sociales spécialisées, c’est une science sociale généraliste, seule à même de penser le monde dans toute sa complexité, qu’il nous faut maintenant faire advenir et instituer. Une science sociale qu’il est urgent, également, de fonder une bonne fois sur des bases non-utilitaristes et dans une ouverture résolue à toutes les sociologies et à toutes les sciences sociales du monde entier, et pas seulement à celles qui viennent de l’occident. Replacées dans ce cadre plus général, la plupart des querelles de chapelles se résolvent d’elles-mêmes. Pour le plus grand bien d’un désir partagé de connaître. Qu’un tel objectif soit accessible, c‘est ce dont témoignent la variété et la qualité des auteurs ici réunis, anthropologues, économistes, géographes, historiens, philosophes ou sociologues.
Présentation powerpoint au Séminaire « Planning and Long-Term Perspective in Economics », INALCO, Paris, 6 Avril, 2018
Présentation au Colloque « Gouvernement, Participation et Mission de l’entreprise », Collège des Bernardins, Paris,
16 mars 2018
Entretien avec Robert Boyer, janvier, 2013,Humandee, en ligne : [http://www.humandee.org/spip.php?article222].
Robert BOYER en la UNM – Congreso de Economía Política Internacional 2015 Universidad Nacional de Moreno
Interview pour IddriTV
Une interview de Robert Boyer, chercheur à l’Institut des Amériques, réalisée dans le cadre de la conférence « Une société innovante pour le XXIe siècle » organisée par l’Iddri les 12 et 13 juillet 2013 (iddri.org/Evenements/Conferences-internationales/Une-societe-innovante-pour-le-XXIe-siecle). Robert Boyer rappelle dans cet entretien que contrairement à la crise des années trente, les problèmes à résoudre sont différents. Il en identifie cinq principaux : l’épuisement du partage des gains de productivité (sur lequel nous vivons) ; l’effet négatif de l’environnement sur les modes de vie pour la première fois (exemple de la pollution) ; si les profits vont bien et que la production s’étend, le bien être ne suit pas ; la montée des inégalités ; les effets défavorables des crises financières notamment sur la consommation. Le modèle composite vers lequel nous nous dirigeons doit ainsi résoudre la cohésion sociale, discipliner les marchés financiers, prendre en compte l’environnement dans des mouvements qui combinent à la fois l’innovation au niveau local et la synchronisation par l’État. Il s’agit selon Robert Boyer d’une transition sur une, deux, trois décennies, pour laquelle il faut se donner les moyens. Il revient notamment sur les indicateurs de bonheur ou satisfaction des besoins sociaux, qui sont encore trop peu présents et rendent la transition difficile. Il indique que si la révolution intellectuelle a eu lieu quant à ces indicateurs citant la Commission Stiglitz et Fitoussi), la pratique n’a pas encore suivie. « Nous vivons avec les anciens indicateurs pour piloter une transition avec de nouveaux indicateurs de prospérité ». Robert Boyer recommande de conjuguer deux approches pour mesurer ces nouveaux indicateurs : la réalisation d’enquêtes (indicateur subjectif) associée à des indicateurs objectifs (accès à l’éducation ou à la santé, mortalité infantile, etc)