Théorie de la régulation. Un nouvel état des savoirs


 Entendez-vous l’éco ? Poscats  France culture, 9 février 2024, Présentation de l’ouvrage « Théorie de la régulation. Un nouvel état des savoirs » avec Robert Boyer, interview d’Aliette Hovine

À rebours de la théorie néoclassique, les régulationnistes considèrent que le marché n’est pas une entité qui s’auto-régule, mais une construction sociale dont l’équilibre dépend de plusieurs institutions. Cette théorie, qui a émergé en France dans les années 1970, étend aujourd’hui ses analyses à de nouveaux secteurs, et s’enrichit de considérations telles que le genre et l’écologie.

Pour en parler, nous recevons Robert Boyer, qui coordonne l’ouvrage Théorie de la régulation. Un nouvel état des savoirs paru en septembre dernier aux éditions Dunod : « Comment se fait-il qu’on ait négligé pendant trente ans les avertissements des écologistes ? Vous voyez pourquoi ce livre existe : parce qu’il faut remettre en chantier l’analyse à la lumière de ce que nous avons découvert« .

En ces temps marqués par l’incertitude, comment repenser notre modèle capitaliste ?


Dans un essai consacré à l’économie sociale et solidaire, Robert Boyer pose la question d’une utopie réaliste pour le XXIe siècle. Economiste, il est connu ses théories de la régulation et s’intéresse notamment au passage de la croissance à la crise qui rythme nos économies depuis des décennies. Radio-France, France Inter, Chroniques, Interview du lundi 14 août 2023, 18 h 10

De la difficulté de prédire les crises : à quoi sert l’économie ?


Invité France Culture, Les Matins Emission animée par Guillaume Erner, le 7 Décembre 2021 (Présentation de l’ouvrage « Une discipline sans réflexivité peut-elle être une Science ? Epistémologie de l’Economie« , Editions de la Sorbonne, Paris, Novembre 2021.

La crise sanitaire a chamboulé l’activité économique, mais aussi celles et ceux qui tentent de l’étudier scientifiquement, dont les prévisions ont été bien souvent mises à mal. Nous en parlons ce matin avec Robert Boyer, économiste.

"Unkel", la courbe DAX (principal indicateur boursier allemand) à la Bourse de Francfort, avec des figurines à l'arrière-plan
« Unkel », la courbe DAX (principal indicateur boursier allemand) à la Bourse de Francfort, avec des figurines à l’arrière-plan Crédits : Oed/ullstein bild – Getty

On se rappelle qu’au début de la crise sanitaire, les prévisions économies pour l’après-crise étaient toutes plus apocalyptiques les unes que les autres : chômage de masse et magasins vides étaient annoncés de toute part. Près de deux ans après le début de la crise, si nous ne vivons pas pour autant un boom économique, il semble néanmoins que la situation n’est pas aussi grave que prévu.

C’est l’occasion de s’interroger sur la difficulté qu’il y a à prédire les prises et leurs conséquences, et du même coup, sur l’utilité de la discipline économique. Cette dernière se présente volontiers comme la plus scientifique et mathématique des sciences sociales, et pourtant, elle semble avoir bien peiné face à la crise sanitaire. A quelles conditions peut-elle alors prétendre traiter plus justement les périodes de crise comme celle que nous connaissons ?

Ce sont les questions que nous abordons avec Robert Boyer, économiste, directeur d’études à l’EHESS et membre du conseil scientifique à l’Institut des Amériques (CNRS), auteur de Une discipline sans réflexivité peut-elle être une science ? Épistémologie de l’économie (Editions de la Sorbonne, 2021) et de Les Capitalismes à l’épreuve de la pandémie (La Découverte 2020).

Les biais de la macroéconomie classique

Dans vos deux derniers livres, l’interrogation est au fond la même : vous commencez par vous demander quelles sont les conséquences économiques de la pandémie, et puis vous dites également que votre discipline a du mal à prévoir les conséquences d’une crise comme la pandémie. Pourquoi a-t-on tant de mal à le faire ? Pourquoi cette situation économique, qui n’est pas si catastrophique que cela, n’a-t-elle pas été prévue par la profession ?

Il faut savoir que la discipline économique s’est fondée sur quelques postulats qui ont fait son succès mais qui l’ont séparée des autres disciplines. La Covid a été interprétée comme un mauvais moment à passer, et dès que les vaccins ont été mis au point, on a dit que la crise allait se terminer. Pour les économistes, déclaration valait action.

Un deuxième élément, c’était l’idée qu’un équilibre nous attendait, quelque part. Toute la théorie moderne de la macroéconomie, notamment celle de Keynes, c’était l’idée qu’il y avait des déséquilibres permanents et structurels La nouvelle théorie macroéconomique dit au contraire : il y a un équilibre stable, et seuls des éléments imprévus le perturbent. Or est-ce que la pandémie était si imprévue ? Non, beaucoup d’experts avaient évoqué la menace. Donc la question est celle de l’isolement des économistes. Il faudrait remplacer la notion d’équilibre par celle de processus interactif : processus interactif du virus, celui des décisions politiques, celui de la finance…

Les économistes classiques diraient que c’était un mauvais moment à passer. Mon livre consiste plutôt à dire cela vient des fondements même, au cours des 25 dernières années, des concepts qui nous ont écartés de la situation du monde réel.

Histoire des crises économiques : où l’on apprend que comparaison n’est pas raison

Les premières comparaisons qu’on a faites étaient donc complètement hors sujet : on a parlé de la crise de 2008, de la crise de 1929, de la peste noire…

C’est un biais quantitativiste : 1929, c’était l’effondrement d’un régime d’accumulation. Les agents avaient l’habitude d’agir au jour le jour, et la dynamique était telle que les actions étaient compatibles. Brutalement, en 1929, alors que tous les économistes imaginaient une prospérité infinie, voilà que s’effondrent les marchés financiers, et les agents sont titanisés. De même, en 2008 : c’était l’euphorie, et les actifs ne peuvent plus être évalués.

La crise, c’est l’arrêt. Les économistes considèrent que c’est la chute absolue du PIB qui compte, or cette chute peut être due à une crise financière, à un virus ou à la dynamique normale de l’accumulation. Sans prendre cela en compte, ils ont comparé les crises quantitativement, alors que leurs causes n’ont rien à voir : elles sont ici exogènes, là endogènes.

Le poids du politique sur l’économie

Beaucoup d’économistes prévoyaient une sorte de fin du monde, avec beaucoup de chômeurs et de grandes difficultés. En Europe et aux Etats-Unis, on a assiste à quelque chose de très différent : il y a des tensions sur le marché de l’emploi parce que l’on ne parvient pas à embaucher, les marchés financiers n’ont jamais été aussi haut, et un certain nombre de matières premières sont également très chères. C’est le contraire de ce que l’on avait prévu.

Si l’on revient à 1929, on parlait de « la Dépression ». Ce qu’on a oublié, c’est qu’autant le virus était exceptionnel, autant les politiques ont été totalement atypiques : tous les pays ont relancé d’environ 5 à 10% du PIB. C’est ce soutien des revenus qui a totalement changé l’attitude des salariés : au lieu d’être précarisés et de faire la queue, voici qu’ils ont pu arbitrer et choisir de ne pas retourner à un emploi trop difficile. Le processus politique a annulé les conséquences traditionnelles. Cela montre qu’il peut changer la dynamique, qui n’était pas absolue.

D’où le paradoxe suivant : les salariés sortent plutôt renforcés de cette dynamique, parce que leur revenu a été soutenu. Sans compter que la Covid a révélé combien des emplois étaient difficiles à assurer. Voilà qu’on découvre, dans la crise, les problèmes cachés de la décennie précédente. Une faiblesse de la théorie traditionnelle, c’est qu’elle ne prend pas en compte le temps historique : fondamentalement, la prospérité engendre la prospérité. Pour la Théorie de la régulation, la prospérité engendre des comportements déviants qui vont faire passer de la régulation à la crise.

Quand la crise oblige à repenser l’économie – (France Culture)


  • Les matins de l’Economie, France culture, Pour enrichir et approfondir les questions d’actualité, deux séquences d’invités : la Question du jour à 7h13 que Guillaume Erner posera au meilleur expert du sujet, Robert Boyer. Le grand thème du jour qui occupera, en deux parties, le cœur des Matins de 7h40 à 8h00 et de 8h20 à 8h45.le 13 janvier 2021.

Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie – La Presse et les médias


  • Les capitalismes post-virus. Un essai  pour éclairer l’avenir des des rapports de force mondiaux entre capitalismes à l’ère de la post-pandémie par Christian Chavagneux, Alternatives Economiques n° 405, Le livre du mois, Octobre 2020, p. 80.

 

  • Interdit d’interdire / Culture : numéro 156, Frédéric Taddeï reçoit Robert Boyer, économiste, pour son livre «Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie», aux éditions La Découverte. 5 octobre 2020.
    En savoir plus sur RT France 

 

  • Le blog de François Leclerc Décodage, « Le tournant en cours et la polarisation qui en découle », 6 octobre 2020.

 

 

 

 

  • Perspective sur l’économie, « Pandémie et basculement géopolitique », Le Grand Continent, 13 octobre 2020.

 

  • France 24 L’invité de l’économie, « Covid-19 : avec l’incertitude nous n’avons plus de modèle économique » entretien dirigé par Farah BOUCHERAK | Ali LAIDI   le 15 octobre 2020. Comment penser l’économie à l’heure du coronavirus ? Robert Boyer, économiste et cofondateur, dans les années 1970, de « l’école de la régulation »,  livre un diagnostic de la crise dans son dernier ouvrage « Les Capitalismes à l’épreuve de la pandémie » (Éd. La Découverte).

 

  • BFM Business – 16 oct 2020. Ce vendredi 16 octobre, Jean-Marc Daniel, économiste et professeur émérite à l’ESCP, et Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives économiques, ont commenté les livres « Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie » de Robert Boyer (La Découverte), et « Le plan Marshall » de Benn Steil (Les Belles Lettres), dans le duel des critiques dans l’émission la librairie de l’éco présentée par Emmanuel Lechypre.

 

 

  • Comment le Covid-19 remodèle l’économie : Une pandémie, deux avenirs, Le Monde Diplomatique, Novembre 2020, p. 3.

 

  • La librairie de l’Economie, « Le capitalisme renforcé par la crise », par Jean-Marc Daniel, L’Express, n° 3618, 5 novembre 2020.

 

  • Table Ronde : Pourquoi la crise sanitaire condamne-t-elle le capitalisme ? Comment sortir de ce système capitaliste mortifère à courte vue et quelles mesures faut-il prendre ? Entretiens croisés avec Pierre Chaillan, l’Humanité des débats, 6-7-8 Novembre 2020, p. 11-12.

 

 

  • Robert-Boyer-La-pandemie-un-accelerateur-impitoyable-de-transformations-du-capitalisme-306347442.jpg La pandémie, un accélérateur impitoyable de transformations du capitalisme, Xerfi Canal a reçu le 27 octobre 2020 Robert Boyer, économiste, pour parler de la transformation du capitalisme liée la pandémie. Une interview menée par Laurent Faibis

 

 

 

 

  • Robert-Boyer-Economistes-et-politiques-totalement-destabilises-par-la-Covid-19-306347481.jpg Economistes et politiques totalement déstabilisés par la Covid-19. Xerfi Canal a reçu le 3 novembre 2020 Robert Boyer, économiste, pour parler de la destabilisation des économistes et des politiques face à la pandémie. Une interview menée par Laurent Faibis.

 

  • Experts et politiques face à la Covid-19 : il faut décider sans savoir. Xerfi Canal a reçu le 10 novembre 2020 Robert Boyer, économistes, pour parler des stratégies gouvernementales face à la Covid-19. Une interview menée par Laurent Faibis

 

  • Robert-Boyer-Menaces-sur-la-democratie-economie-relations-sociales-libertes-publiques-306347483.jpgMenaces sur la démocratie : économie, relations sociales, libertés publiques, Xerfi Canal a reçu le 17 novembre 2020, Robert Boyer, économiste, pour parler de la crise de la Covid-19. Une interview menée par Laurent Faibis.

 

 

 

  • Robert-Boyer-La-transmutation-des-capitalismes-dans-la-crise-306347484.jpg

La-transmutation-des-capitalismes-dans-la-crise, Xerfi Canal a reçu Robert Boyer, économiste, pour parler de l’intégration européenne. le 30 novembre 2020. Une interview menée par Laurent Faibis.

 

 

 

  • Robert-Boyer-Cette-fois-ci-c-est-bien-l-Europe-a-quitte-ou-double--306347485.jpg

Cette fois-ci c’est bien l’Europe à quitte ou double Xerfi Canal a reçu Robert Boyer, économiste, pour parler de l’accélération de la transformation des capitalismes. le 10 décembre 2020. Une interview menée par Laurent Faibis.

 

 

 

 

  • Robert-Boyer-Comment-sortir-du-sur-endettement-les-lecons-de-l-histoire-306347486.jpgComment sortir du sur-endettement ? les leçons de l’histoire, Xerfi Canal 15 décembre 2020, Robert Boyer, économiste, invité pour parler de la crise de la Covid-19. Une interview menée par Laurent Faibis.

 

 

 

 

  • Le livre du jour : Comment le Covid-19 va changer les capitalismes, par Guillaume de Calignon, Idées et débats Les Echos,  24 novembre 2020, n° 23333, p. 10.

 

  • France culture, La grande table des idées : Pandémie qui sont les gagnants et les perdants de la crise.  animée par Olivia Gesbert, 24 novembre 2020.

 

  • BFM Business – 18 décembre 2020. Ce vendredi Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives économiques, Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l’ESCP, et Benaouda Abdeddaïm, éditorialiste de BFM Business, étaient les invité(e)s de l’émission Librairie de l’éco présentée par Emmanuel Lechypre. La librairie de l’éco est à voir ou écouter le vendredi sur BFM Business.

 

  • Después de la pandemia: un modelo antropogenético o nuevos capitalismos aun mas poderosos? par Angel De La Vega Navarro, Otros Dialogos de el Colegio de Mexico, n° 1, Enero 2021.

  • Les matins de l’Economie, France culture, Pour enrichir et approfondir les questions d’actualité, deux séquences d’invités : la Question du jour à 7h13 que Guillaume Erner posera au meilleur expert du sujet. Le grand thème du jour qui occupera, en deux parties, le cœur des Matins de 7h40 à 8h00 et de 8h20 à 8h45.le 13 janvier 2021 (Robert Boyer à partir de 43mn puis 1 h 21 à 1 h 48).

 

Le capitalisme est-il voué à mourir ?


Participation au Débat de France Culture,  DE CAUSE À EFFETS, LE MAGAZINE DE L’ENVIRONNEMENT par Aurélie Luneau  1 Septembre 2020 à 21 h.

Les Matins / A quoi servent les économistes ?


Les Matins de l’économie / A quoi servent les économistes ?, France Culture, juin 2015

Patrick Artus
Directeur de la Recherche et des Etudes de Natixis
Professeur à l’Ecole Polytechnique
A notamment publié Croissance zéro : comment éviter le chaos ? (Fayard, janvier 2015)

Rejoint en deuxième partie par :

Robert Boyer
Economiste
Directeur d’études à l’EHESS
Publie le 29 octobre aux éditions de La Découverte Économie politique des capitalismes : Théorie de la régulation et des crises

La diversité des capitalismes


Entretien France Culture, Entendez-vous l’eco?, par Maylis Besserie, 26 Septembre 2017.

 

Deuxième jour de notre série consacrée à “l’esprit du capitalisme”.

Hier, nous nous sommes glissés dans la peau du sociologue Max Weber, auteur de l’ouvrage éponyme sur les origines de l’émergence du capitalisme et ses liens avec l’éthique protestante. Aujourd’hui, nous continuons à parler de capitalisme, mais en utilisant volontairement le mot au pluriel – pour pointer la diversité des systèmes économiques et politiques qu’il recouvre.

Nous allons parler de la théorie de la régulation et de son analyse en compagnie de l’une de ses grandes figures: Robert Boyer.

             

Entretien autour de l’ouvrage « Economie politique des capitalismes »


France Culture Les Carnets de l’économie, émission animée par Dominique Rousset à 17 h 55.

Le 14 décembre 2016 (1/4) –  Régimes de croissance et crises périodiques

Le 15 décembre 2016 (2/4) – Ce que n’est pas la Théorie de la Régulation

Le 16 décembre 2016 (3/4) – Diversité des capitalismes

Le 17 décembre 2016 –

 

Robert BOYER nos habla de la economía en América Latina


Revista multimedia 21 de Enejo 2016

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